Ministère de la Santé : Le Programme de Vaccination de la Gambie Célèbre un Tournant avec un Engagement Renouvelé pour la Santé

Par: Yunus .S. Saliu

Alors que le Programme élargi de vaccination (PEV) de la Gambie fête 46 années de lutte contre les maladies évitables par la vaccination, les autorités sanitaires célèbrent des décennies de succès tout en faisant face à de nouveaux défis dans un monde en constante évolution.

Pour marquer cet anniversaire, un atelier de haut niveau s’est tenu ce vendredi 13 juin à l’hôtel African Princess, réunissant des partenaires clés du ministère de la Santé, de l’OMS, de l’UNICEF, de la Banque mondiale, de la société civile et d’autres acteurs. L’événement a servi de plateforme de réflexion, de collaboration et de planification pour l’avenir.

Lancé à la fin des années 1970, le PEV est passé de l’administration de six vaccins de base à la protection contre 16 maladies mortelles. Son impact est visible à travers tout le pays. Entre 2000 et 2019, l’espérance de vie en Gambie est passée de 59 à 65 ans, en grande partie grâce aux efforts de santé publique, dont la vaccination.

En 2018, l’OMS a classé le programme de vaccination gambien comme « système d’immunisation robuste » — le plus haut classement en Afrique.

« Les vaccins représentent l’un des meilleurs investissements pour un pays », a déclaré Mbye Jagne, directeur adjoint du PEV au ministère de la Santé. « Chaque dollar dépensé pour la vaccination génère jusqu’à 44 dollars de retours sociaux et économiques, selon l’OMS. »

Les maladies évitables par la vaccination ne tuent pas seulement, elles drainent également les ressources nationales. L’OMS estime que les maladies pneumococciques, le rotavirus, la rubéole et la rougeole coûtent à l’Afrique plus de 13 milliards de dollars par an, dont 10 milliards en pertes de productivité dues à des décès prématurés.

Bien que le programme de vaccination de la Gambie regagne du terrain après les perturbations causées par la COVID-19, le chemin reste semé d’embûches.

« Les défis sont de taille », affirme Jagne. « Il s’agit notamment de la désinformation sur les réseaux sociaux, de l’urbanisation rapide et d’un calendrier vaccinal de plus en plus complexe. »

Dans les zones urbaines, l’augmentation de la population et les contraintes de style de vie compliquent l’accès des familles aux séances de vaccination régulières. Parallèlement, les campagnes de désinformation sapent la confiance du public, mettant en péril des décennies de progrès.

L’expansion du calendrier vaccinal, qui inclut désormais les adolescents et les adultes, pose des défis logistiques et de sensibilisation. De nombreux tuteurs ignorent encore l’existence de nouveaux vaccins ou ont du mal à amener leurs enfants plus âgés dans les centres de santé.

Le Plan national de développement 2023–2027 de la Gambie place la vaccination au cœur de l’accès à des soins de santé de qualité, accessibles et abordables pour tous.

Les responsables du PEV appellent à un soutien accru, en particulier pour le cofinancement de nouveaux vaccins, la modernisation de la chaîne du froid et le renforcement des systèmes de surveillance des maladies.

Jagne a exprimé sa reconnaissance au gouvernement pour son soutien constant, ainsi qu’aux partenaires tels que GAVI, l’OMS et l’UNICEF pour leurs contributions techniques et financières au fil des décennies.

Il a aussi salué le rôle crucial des communautés, des leaders religieux et traditionnels, de la société civile, et surtout des médias, pour leur rôle dans la sensibilisation et la promotion de la vaccination.

Une mention spéciale a été adressée à l’Institut tropical suisse de santé publique, partenaire de GAVI, pour son engagement durable à améliorer les performances de la vaccination dans le pays.

Alors que la nation célèbre près de cinq décennies de succès, tous les acteurs s’accordent à dire que la pérennité de cette réussite nécessitera des investissements renouvelés, une collaboration renforcée et une confiance publique accrue.

« Notre travail est loin d’être terminé », a conclu Jagne, ajoutant : « Mais ensemble, nous pouvons garantir que chaque Gambien, de la naissance à l’âge adulte, soit protégé contre les maladies évitables. »

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