Par : Nyima Sillah
Le célèbre économiste Dr Ousman Gajigo a averti que la Gambie s’approche rapidement d’une situation de crise de la dette.
Dans une interview exclusive accordée à ce média, le Dr Gajigo a décrit la dette officielle du pays comme extrêmement élevée. « Notre dette dépasse 120 milliards de dalasis. Plus de 60 % de celle-ci est extérieure, tandis que le reste est domestique. Le pays consacre environ 30 % de son budget annuel au service de la dette. Ce taux est extrêmement élevé et insoutenable. Nous nous rapprochons rapidement d’une crise de la dette », a-t-il déclaré.
Il a qualifié l’économie de « stagnante », soulignant qu’elle ne croît pas à un rythme permettant de réduire la pauvreté. « Les revenus restent stagnants, donc les niveaux de pauvreté restent élevés. L’économie ne génère pas suffisamment d’emplois, ce qui entraîne un chômage généralisé et, par conséquent, de nombreux jeunes tentent de quitter le pays », a-t-il ajouté.
Le Dr Gajigo a également mis en lumière l’impact de l’inflation, indiquant qu’elle rend la vie plus difficile pour les Gambiens ordinaires. « Le coût de la vie est élevé parce que l’inflation est également élevée. Lorsque l’inflation augmente mais que les revenus restent stagnants, comme c’est le cas en Gambie, le revenu réel des gens diminue. En d’autres termes, la même somme d’argent permet d’acheter moins de biens. L’inflation réduit directement la capacité des gens à maintenir un niveau de vie décent. »
Concernant la récente réduction de l’aide américaine, l’économiste a estimé que son impact à long terme sur le pays serait probablement limité. Il a souligné que l’avenir économique de la Gambie dépend des décisions politiques internes.
« Les décideurs doivent concevoir et mettre en œuvre des stratégies qui favorisent la croissance économique, augmentent les revenus réels et créent des emplois de qualité. Cela permettrait également de prioriser et de renforcer les secteurs clés, stimulant ainsi l’économie. En conséquence, les revenus réels augmenteraient, le coût de la vie diminuerait et les niveaux de pauvreté baisseraient. C’est la voie qui peut nous libérer de la dépendance à l’aide étrangère. »