Par : Fatou Krubally
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a appelé à une action urgente du gouvernement face à l’épidémie de gale touchant des enfants au centre Daara Madina Suwaneh, qualifiant la situation de « violation des droits de l’enfant » nécessitant une attention immédiate.
Selon le ministère de la Santé, au moins 57 enfants ont été diagnostiqués atteints de la gale au 27 mai, un chiffre que l’UNICEF considère comme révélateur de « graves risques sanitaires » dans les institutions de prise en charge à travers le pays. L’épidémie est attribuée à des conditions insalubres et surpeuplées, dans lesquelles les enfants manquent d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à des soins médicaux adéquats.
Dans une déclaration au ton ferme, l’UNICEF a averti que cette épidémie est le symptôme d’échecs systémiques plus profonds dans le cadre de protection de l’enfance en Gambie. « Aucun enfant ne devrait souffrir à cause de la négligence ou du manque d’hygiène de base. Cette épidémie rappelle de manière frappante que les droits des enfants à la santé, à la protection et à la dignité ne sont pas respectés », a déclaré Nafisa Binte Shafique, représentante de l’UNICEF en Gambie.
L’UNICEF a appelé le gouvernement à procéder à des inspections rigoureuses de toutes les institutions de prise en charge des enfants, y compris les écoles coraniques (Majalis), et à faire appliquer les normes nationales minimales en matière d’hygiène et de protection de l’enfance. L’agence a également exhorté à investir dans des alternatives à la prise en charge institutionnelle, fondées sur la famille et la communauté, afin d’éviter la séparation familiale et de favoriser la réintégration des enfants dans la société.
« Les enfants doivent avoir accès à l’eau potable, à une nutrition adéquate et à des services essentiels, notamment les soins de santé et l’éducation. Il est de notre responsabilité collective de veiller à ce qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte dans des conditions dangereuses ou non réglementées », a ajouté Mme Shafique.
L’UNICEF a également recommandé la mise en place de mécanismes indépendants et adaptés aux enfants pour permettre à ceux-ci de signaler les abus ou la négligence de manière sûre et confidentielle.
Cet appel à l’action, a souligné l’UNICEF, intervient dans le sillage d’autres tragédies récentes, notamment l’incendie de l’internat Bilal en 2021, qui a coûté la vie à plusieurs enfants et mis en lumière la faiblesse de la régulation dans le pays.
L’UNICEF a réaffirmé son engagement à travailler avec le gouvernement et d’autres partenaires pour développer des solutions durables, fondées sur les droits, afin de protéger chaque enfant en Gambie.