Par : Fatou Krubally
L’économie gambienne a bondi de 5,3 % en 2024, plaçant le pays en tête de la majorité des nations d’Afrique subsaharienne. Mais un ratio dette/PIB inquiétant de 73,5 % menace de ralentir les progrès du pays, a averti le Fonds monétaire international (FMI).
En dévoilant mardi les dernières Perspectives économiques régionales du FMI pour l’Afrique subsaharienne, le Représentant résident du FMI, Patrick Gitton, a salué la résilience économique de la Gambie durant une année difficile pour la région.
« L’inflation a fortement chuté, passant de 18 % en septembre 2023 à 8,1 % en avril 2025, grâce à une politique monétaire stricte et à la baisse des prix des denrées alimentaires », a déclaré Gitton. Il a salué les efforts du gouvernement pour maîtriser l’inflation, les qualifiant d’« essentiels » pour protéger les revenus des ménages.
Cependant, Gitton a exprimé ses inquiétudes concernant le niveau élevé de la dette publique du pays, équivalente à 73,5 % du PIB, la décrivant comme « un frein potentiel à l’économie ». Il a averti que sans une gestion rigoureuse, le service de la dette pourrait limiter les dépenses publiques en matière de santé, d’éducation et dans d’autres secteurs essentiels.
L’économiste du FMI Bernard Mendy a souligné que les incertitudes mondiales, notamment les tensions commerciales aux États-Unis, pourraient affecter indirectement les exportations de la Gambie et la confiance des investisseurs. « Bien que l’impact direct sur la Gambie puisse être limité, l’incertitude à elle seule peut freiner les investissements et les perspectives de croissance », a-t-il déclaré.
Selon le FMI, la croissance de la Gambie devrait se maintenir à 5,5 % en 2025 avant de légèrement ralentir à 5,3 % en 2026.
Bien que les chiffres indiquent que la Gambie est sur la bonne voie, les experts estiment que le pays doit poursuivre des politiques budgétaires prudentes pour maintenir la dynamique économique. « Il est crucial de garder la dette sous contrôle et de renforcer la mobilisation des recettes intérieures », a conseillé Gitton.