Par : Fatou Krubally
L’Association de Développement Communautaire de Ghana Town a fermement condamné ce qu’elle qualifie d’agression physique d’une écolière de 17 ans par un agent de l’immigration, qualifiant l’acte de violation des droits humains fondamentaux et de la dignité humaine.
La condamnation a été exprimée dans un communiqué signé par Emmanuel Dadson, enseignant et secrétaire de l’association, qui a décrit l’incident comme profondément troublant.
Selon Dadson, l’élève, Alice Nyame, en classe de 11e au lycée Gambia High Senior School, a été arrêtée mardi par des agents de l’immigration qui lui ont demandé de présenter une pièce d’identité. Il a déclaré que la jeune fille a expliqué qu’elle était élève et a proposé d’aller chercher son uniforme scolaire comme preuve, mais l’un des agents l’a soudainement giflée au visage. L’acte, selon lui, s’est produit sous les yeux de plusieurs membres de la communauté et a déclenché une vive altercation entre les agents et les proches de la jeune fille, avant que les agents ne quittent les lieux.
Dans son communiqué, Dadson a déclaré que l’incident « n’était pas juste une gifle, c’était une gifle à la justice ». Il affirme que cela reflète les difficultés plus larges auxquelles sont confrontés les habitants de Ghana Town, dont beaucoup sont nés et ont grandi en Gambie mais sont toujours traités comme des étrangers en raison de leur origine ghanéenne. Il a soutenu que ce problème non résolu de reconnaissance crée un terrain fertile à l’abus et à la discrimination de la part des autorités.
Dadson a indiqué que la communauté appelle le Département de l’immigration de la Gambie à identifier et suspendre l’agent impliqué, en attendant une enquête complète. Il a également exhorté le ministère de l’Intérieur et la Commission nationale des droits de l’homme à intervenir dans cette affaire. Selon lui, il devrait également y avoir un dialogue communautaire officiel avec les agents de l’immigration et une formation obligatoire pour ces derniers sur l’importance du respect, notamment lorsqu’il s’agit de mineurs.
Il a également rejeté les suggestions selon lesquelles l’absence de vidéos affaiblirait le dossier. « Tous les membres de la communauté ne se promènent pas avec une caméra », a-t-il déclaré dans son communiqué. « La justice ne doit pas dépendre d’un enregistrement. »
Dadson a conclu en affirmant que l’inaction pourrait nuire à la confiance du public et endommager les liens diplomatiques. Il a déclaré : « Le respect n’est pas une option. C’est ce que chaque enfant gambien mérite. »
Contacté pour réagir, le responsable des relations publiques de l’immigration, Siman Lowe, a répondu qu’aucune plainte officielle de l’association n’avait été reçue, mais qu’il avait été informé de l’incident en ligne. Il a toutefois promis que le service d’immigration enquêterait sur l’affaire.