Par : Nicholas Bass
Le directeur de la société Atlantic Pharmaceutical a présenté des documents devant le tribunal comme preuves dans le cadre du procès en cours sur les cas d’insuffisance rénale aiguë (AKI). L’affaire a été intentée par des familles d’enfants supposément décédés après avoir consommé des sirops contre la toux contaminés en Gambie.
Comparu devant le juge Ebrima Jaiteh à la Haute Cour de Banjul jeudi, le premier témoin de la défense (DW1), Ali Shuman, a soumis une lettre datée du 9 décembre 2019 de l’Agence de Contrôle des Médicaments (MCA). La lettre, adressée à Atlantic Pharmaceutical, exposait des exigences relatives aux médicaments importés.
Lors du contre-interrogatoire, l’avocate Yasine Senghore, représentant les plaignants, a demandé si les sirops contaminés faisaient partie des médicaments enregistrés importés de la société Maiden Pharmaceutical. Shuman a nié cette affirmation.
Senghore a demandé que la correspondance MCA–Atlantic soit admise comme preuve. Le tribunal a accepté la requête et le document a été enregistré sous le nom de pièce AS1.
Invité à produire une licence de Maiden Pharmaceutical Company, Shuman, le partenaire indien d’Atlantic, a présenté une licence de fabrication. Senghore en a contesté la validité, affirmant que le tribunal avait ordonné la présentation des licences de fabrication et de vente, et a soutenu que Maiden ne disposait pas d’une licence de vente en Inde.
L’avocat de Shuman, Sheriff M. Tambadou, a répondu que Maiden était autorisée à fabriquer des médicaments, qui pouvaient ensuite être vendus par d’autres entités.
Senghore a souligné que la licence de fabrication ne portait pas d’en-tête officiel, mais qu’elle comportait un cachet des autorités indiennes. Elle a demandé son admission comme preuve, et le tribunal a accepté, enregistrant le document comme pièce S2.
Interrogé sur l’enregistrement des quatre sirops contaminés, Shuman a nié toute responsabilité. Senghore a accusé l’entreprise de négligence ayant conduit au décès des enfants en Gambie.
« Je vous affirme que la négligence de votre entreprise a causé la mort d’enfants », a déclaré Senghore.
Lors du contre-interrogatoire mené par le procureur d’État Barr Joe Okete, Shuman a déclaré que depuis le début de ses activités en 2019, ni la MCA ni le ministère de la Santé n’avaient jamais sanctionné son entreprise. Il a décrit les relations de la société avec ces deux institutions comme « cordiales ».
Les dossiers judiciaires révèlent que le 30 juin 2023, 19 familles d’enfants décédés ont déposé une plainte civile contre Maiden Pharmaceutical Company (fabricant), Atlantic Pharmaceutical Company Limited (importateur), la MCA, le ministère de la Santé, et le Procureur général.
Les plaignants allèguent que la MCA a failli à son devoir de garantir la sécurité et la qualité des médicaments. L’État devrait présenter son témoin lors de la prochaine audience.