Le patron d’Atlantic Pharmaceutical rejette les accusations dans l’affaire AKI

Par : Nicholas Bass

Le Directeur général de la société Atlantic Pharmaceutical Company Limited, Ali Shuman, a nié les accusations liant son entreprise à l’importation de sirops contre la toux contaminés en provenance d’Inde, responsables de la mort d’enfants en Gambie.

Témoignant mercredi devant le juge Ebrima Jaiteh de la Haute Cour de Banjul, M. Shuman, premier témoin de la défense (DW1), a déclaré qu’Atlantic Pharmaceutical avait respecté toutes les lois, réglementations, directives et procédures énoncées par l’Agence de contrôle des médicaments (MCA).

Cependant, à ce stade, l’avocate des plaignants, Yasine Senghore, lui a soumis qu’Atlantic Pharmaceutical, avec l’aide de Maiden Pharmaceutical Company en Inde, avait importé des sirops contaminés responsables des décès. Senghore s’est appuyée sur le rapport de la task force sur les lésions rénales aiguës (AKI) du gouvernement gambien, qui a conclu que les enfants sont décédés à cause des sirops contaminés fabriqués par Maiden.

Poursuivant son témoignage, Shuman a admis qu’en juin 2022, son entreprise avait importé 29 différents sirops pour enfants de Maiden Pharmaceutical Company sur la base d’un permis de dédouanement conjointement délivré aux deux entreprises.

Lorsqu’on lui a demandé s’il avait un devoir de diligence envers les enfants décédés, Shuman a nié toute obligation et a soutenu que les sirops n’étaient pas contaminés. Il a affirmé que toutes les exigences légales concernant l’importation, la distribution et la vente des produits avaient été respectées.

L’avocate Senghore a alors demandé si Maiden était autorisée à fabriquer et vendre des médicaments en Inde. Shuman a répondu que l’entreprise était licenciée conformément aux directives de l’OMS. Le tribunal lui a ensuite ordonné de produire la licence pertinente à la prochaine audience.

Senghore a en outre soutenu que Maiden n’était pas correctement licenciée, mais Shuman a maintenu sa position, affirmant qu’il ne fabriquait pas de médicaments et qu’il n’avait aucune connaissance de la production pharmaceutique. Il a rejeté les allégations comme étant fausses, ajoutant que ni négligence ni faute de sa société n’avaient causé la mort des enfants.

Les archives judiciaires indiquent que le 30 juin 2023, les familles de 19 enfants décédés ont intenté une action civile contre Maiden Pharmaceutical Company, Atlantic Pharmaceutical Company (l’importateur), la MCA, le ministère de la Santé et le procureur général. Les plaignants demandent notamment une déclaration selon laquelle la MCA a failli à sa responsabilité de garantir la sécurité, la qualité et la régulation des médicaments.

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