L’UDP critique vivement le discours de Barrow, le qualifiant de « moquerie envers l’intelligence des Gambiens »

Par : Fatou Krubally

Le discours national du président Adama Barrow a été vivement critiqué par le Parti démocratique unifié (UDP), qui a qualifié sa gestion du scandale lié à la vente des biens de Jammeh de « moquerie envers l’intelligence des Gambiens » et de tentative délibérée d’échapper à toute reddition de comptes.

Dans une déclaration au ton ferme publiée peu après la diffusion, l’UDP a dénoncé le refus de Barrow de mettre en place une commission indépendante pour enquêter sur la vente des propriétés de Jammeh. Le président a plutôt confié l’enquête à l’Assemblée nationale et à l’Office national d’audit (NAO), deux institutions que l’UDP affirme être sous le contrôle de son parti.

« Ce discours n’était pas seulement bref et évasif, » a accusé l’UDP, « mais aussi une trahison du principe de reddition de comptes à un moment où les Gambiens exigent des réponses. »

Le parti d’opposition a remis en question la confiance soudaine du président envers le NAO, rappelant que Barrow avait autrefois rejeté des rapports d’audit, notamment ceux révélant des irrégularités financières à l’Autorité portuaire de Gambie et dans les fonds COVID-19, les qualifiant de « simples opinions ».

L’UDP s’en est également pris au bilan de Barrow en matière d’enquêtes et de réformes passées. Il l’a accusé d’avoir ignoré le rapport de la Commission Faraba Banta, de retarder la mise en œuvre des recommandations de la TRRC, et d’avoir fait adopter une loi anticorruption « sans aucune intention de l’appliquer ».

« Sa promesse de mettre en œuvre les recommandations ‘à la lettre’ est une vieille blague recyclée, » indique la déclaration.

Des doutes ont aussi été émis sur l’impartialité de l’Assemblée nationale. L’UDP a rappelé le rejet par les députés du projet de Constitution de 2020 et du droit de vote de la diaspora, qualifiant l’institution de « corps qui place le parti avant le pays ».

L’UDP a ensuite formulé quatre principales revendications : la création d’une commission présidentielle indépendante, la mise en œuvre complète de toutes les recommandations issues des enquêtes précédentes, la poursuite des personnes impliquées dans les rapports d’audit, et la fin du refus politisé des autorisations de manifester.

« L’UDP ne cédera pas, » conclut la déclaration, « que ce soit par les tribunaux, la rue ou les urnes en 2026. »

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