Par : Fatou Krubally
Le Centre Edward Francis Small pour les Droits et la Justice (EFSCRJ) a condamné les propos tenus par le député de Sabach Sanjal, qualifiant sa déclaration « d’offensante, condescendante et anticonstitutionnelle ».
Alagie Babou Ceesay, le député concerné, avait dénoncé lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale mercredi, la manifestation organisée par le mouvement Gambians Against Looted Assets (GALA), la qualifiant d’illégale.
Dans un communiqué vigoureux publié quelques heures après la session, l’organisation de défense des droits a vivement critiqué le commentaire de Ceesay selon lequel « même les cafards pensent maintenant pouvoir faire ce qu’ils veulent », affirmant qu’il ridiculisait la jeunesse gambienne et sapait les libertés constitutionnelles.
« La manifestation menée par GALA et les jeunes n’était en aucun cas un acte désordonné ou illégal », a déclaré l’EFSCRJ. « L’article 25 de la Constitution garantit le droit de manifester, sous réserve de restrictions raisonnables dans l’intérêt public. »
Le centre a également soutenu que l’arrestation des leaders de GALA le 8 mai à l’Arche Mémorial Never Again était illégale, car ils n’avaient ni organisé de procession ni utilisé de haut-parleur — les deux seules conditions de la Loi sur l’Ordre Public nécessitant un permis de police.
« Ces jeunes étaient assis pacifiquement et n’avaient même pas encore commencé la manifestation lorsqu’ils ont été arrêtés », souligne le communiqué.
Selon le centre des droits, la manifestation dirigée par GALA a joué un rôle crucial en poussant l’Assemblée nationale à convoquer enfin une session extraordinaire sur la question des biens de l’ancien président Yahya Jammeh — un dossier resté sans action parlementaire depuis neuf ans.
« Au lieu de les insulter, le député Ceesay devrait féliciter les jeunes pour l’avoir poussé à enfin faire le travail pour lequel il a été élu », a indiqué l’EFSCRJ.
Tout en reconnaissant que l’article 113 de la Constitution protège les parlementaires des conséquences juridiques pour les propos tenus en séance, l’organisation a rappelé à Ceesay l’article 112(a), qui exige des députés qu’ils préservent la dignité de l’Assemblée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du parlement.
Le centre a conclu en demandant à Ceesay de retirer ses propos et a exhorté tous les parlementaires à fonder leurs déclarations sur des faits et la loi. Il a réaffirmé son soutien à GALA et aux jeunes militants dans leur quête de transparence, de responsabilité et de gouvernance constitutionnelle.