Le député Sanyang Exhorte Barrow à Dissoudre le Conseil des Anciens Musulmans pour Préserver l’Unité Religieuse

Par : Fatou Krubally

Le député national de Latrikunda Sabiji, l’honorable Yahya Sanyang, a appelé le président Adama Barrow à dissoudre immédiatement le tout nouveau Conseil consultatif national des anciens musulmans, avertissant que cette instance risque de compromettre l’harmonie religieuse et de faire double emploi avec le Conseil Islamique Suprême (CIS).

Dans une déclaration, l’hon. Sanyang a remis en question la nécessité de ce conseil, soutenant que sa création sous l’autorité directe de la Présidence pourrait affaiblir le CIS, longtemps considéré comme l’organisme religieux légitime des musulmans de Gambie.

« Le Conseil Islamique Suprême joue déjà un rôle crucial dans l’orientation des affaires islamiques, la résolution des différends religieux et le maintien de l’unité religieuse nationale », a déclaré Sanyang. « Créer un organe consultatif parallèle risque de semer la confusion dans le public et de diviser la communauté musulmane. »

Il a également exprimé des inquiétudes concernant la politisation de ce nouveau conseil, estimant que son rattachement direct à la Présidence pourrait être perçu comme une ingérence de l’État dans les affaires religieuses.

« La Gambie a toujours été un exemple de tolérance et de paix religieuse. Cette initiative, bien que peut-être bien intentionnée, pourrait engendrer méfiance, redondance et tensions sectaires », a averti Sanyang.

Selon lui, les fonctions de ce nouveau conseil chevauchent largement celles du CIS, ce qui rend son existence non seulement inutile mais aussi contre-productive. Il a donc exhorté le président Barrow à plutôt renforcer sa collaboration avec le CIS, qui bénéficie déjà d’une légitimité et d’un respect étendus au sein de la Oumma musulmane.

« Si nous voulons préserver l’indépendance et la crédibilité religieuses, de telles structures doivent rester au-dessus de la politique », a-t-il souligné.

L’intervention de Sanyang vient s’ajouter à un débat public croissant sur la question, plusieurs leaders communautaires et observateurs ayant également exprimé des réserves quant au moment et à la structure de ce conseil.

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