Le DG de la BCC Admet un Décaissement Illégal de 400 000 D au Bureau du Maire

Par : Fatou Krubally

Le directeur général du Conseil municipal de Banjul (BCC), Mustapha Batchilly, a reconnu devant la Commission d’enquête sur les collectivités locales que le décaissement de 400 000 dalasis au bureau du maire était illégal, sans supervision financière ni documentation adéquate.

Interrogé par le principal avocat de la commission, Patrick Gomez, Batchilly a admis que le paiement, accordé sous forme d’impress, n’avait respecté aucune des procédures prévues dans le manuel financier du conseil. Aucun registre n’a été tenu, aucun terme ni condition n’ont été définis, et aucun compte-rendu des fonds n’a été fait. « Il n’y avait pas de registre d’impress », a-t-il reconnu. « Je pensais que c’était le comptable agréé qui devait le tenir. »

Maître Gomez a vivement critiqué Batchilly : « Vous donnez du pouvoir aux dirigeants politiques pendant que le peuple souffre. C’est ce que vous faites, vous les DG et directeurs financiers », l’accusant d’être un « DG robot » validant tout sans poser de questions. « Vous avez coûté des millions au peuple, en argent des contribuables détourné ou mal géré, et vous venez ici parler de reçu ? »

Le manuel précise que l’impress ne doit être utilisé qu’en cas d’urgence, lorsque les procédures normales ne peuvent s’appliquer. Batchilly a admis qu’il n’y avait aucune urgence, et que le maire, n’étant pas un agent du conseil, n’était pas légalement éligible à recevoir l’impress.

Interrogé sur les responsabilités, Batchilly a déclaré : « Nous sommes tous responsables : le maire, le directeur financier et moi-même. »

Il a également reconnu que les demandes de financement du bureau du maire étaient systématiquement approuvées sans vérification. « Dans 99 % des cas, nous en parlons d’abord ensemble, puis on fait les papiers », a-t-il expliqué, décrivant des prises de décision informelles et non documentées. « Il aurait été plus approprié de garder des traces », a-t-il ajouté.

Un bon spécifique, daté du 18 août 2022, approuvait 400 000 dalasis pour les victimes d’inondations, uniquement sur la base d’une note du maire — sans évaluation des besoins, sans documents justificatifs. « Ce n’est pas la norme », a admis Batchilly.

L’enquête, qui continue de révéler des cas de mauvaise gestion financière dans les collectivités locales, place désormais la direction du BCC sous un examen rigoureux, les aveux de Batchilly confirmant les allégations de négligence et d’abus de fonction.

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