Par : Kemo Kanyi
Le Syndicat Général des Transports (GTU) de la Gambie a soumis une résolution au gouvernement pour dénoncer les mauvaises conditions de travail et d’autres défis auxquels sont confrontés ses membres.
Intitulée « Résolution des Travailleurs 2025 », cette déclaration a été adressée au Chef de Cabinet de la Présidence, au ministère du Commerce, de l’Industrie, de l’Intégration régionale et de l’Emploi, ainsi qu’au ministère des Transports, des Travaux et des Infrastructures.
Dans la résolution, le GTU déplore les conditions de travail injustes que subissent les chauffeurs, les laissant économiquement vulnérables et socialement précaires, parmi d’autres problèmes dans le secteur des transports routiers.
Le syndicat identifie aussi des défis juridiques, structurels et opérationnels et propose des réformes immédiates fondées sur les principes du travail décent et de la sécurité routière.
Pour élaborer sa résolution, le GTU s’est référé à la Loi sur le Travail (2023), à la Loi sur la Circulation Routière (1948), à la Politique Nationale des Transports (2018–2027), à la Stratégie Nationale de Sécurité Routière (2020–2030), et aux protocoles de la CEDEAO et de la ZLECAf.
« De nombreux conducteurs continuent d’opérer sans contrat formel, ce qui les exclut des protections sociales et les rend économiquement vulnérables. La mauvaise application des lois sur le renouvellement du permis de conduire va à l’encontre de l’article 27(3) de la Loi sur la Circulation Routière et impose un fardeau injuste aux conducteurs », indique la lettre partagée avec The Voice.
Le syndicat exprime également ses inquiétudes concernant « l’envolée des prix du carburant et des coûts de maintenance », combinée à des tarifs stagnants, ce qui, selon lui, « érode les revenus » des travailleurs. Il dénonce aussi les discriminations transfrontalières, notamment au Sénégal, qui sapent les accords commerciaux régionaux.
Le GTU souligne la pénurie nationale de garages commerciaux réglementés, en particulier dans les centres urbains, créant ainsi du désordre et de l’inefficacité. Il critique aussi la prolifération de points de contrôle policiers non officiels, qui causent des retards injustifiés et ouvrent la voie à la corruption.
« Il est urgent d’accélérer les réformes législatives et de formaliser le secteur des transports pour attirer les investissements et stimuler la croissance. La dégradation des routes accroît les risques d’accident et impose des coûts plus élevés aux opérateurs », poursuit le syndicat.
Il estime que certaines pratiques de la police, comme l’imposition d’amendes immédiates et la saisie de véhicules sans procédure régulière, violent l’article 85 (A) de la Loi sur la Circulation Routière.
« Nous appelons donc le gouvernement de la Gambie, les partenaires internationaux au développement, les organisations de la société civile et toutes les parties prenantes à prendre des mesures urgentes et concrètes pour résoudre les problèmes exposés », conclut le GTU.
Le syndicat affirme qu’un secteur des transports routiers digne, sûr et bien réglementé est non seulement possible, mais essentiel, en encourageant la mise en place d’un système garantissant le travail décent, la reconnaissance légale et la protection sociale pour tous les travailleurs du transport.